Hay Mohammadi
Dans les années 40, de gigantesques bidonvilles se développent à l’est de Casablanca. Des milliers de paysans et de travailleurs pauvres fuient alors la campagne et les petites villes du pays et échouent à Casablanca où la crise du logement fait rage. Ils s’installent à proximité des grandes usines qui se sont implantées, à partir des années 1920, le long de la ligne de chemin de fer Casa-Rabat et de la route de Rabat. La Société des Chaux et Ciments, la Compagnie Sucrière du Maroc mais aussi toute une série de huileries industrielles, de savonneries et de conserveries recherchent alors une main d’œuvre nombreuse et bon marché. Le quartier est connu sous le nom officieux de « Carrières Centrales », en référence à la Centrale Thermique des Roches Noires qui est l’une des premières grandes industries à s’installer à l’est de Casablanca.
Les habitants de ces bidonvilles constituent alors le premier noyau de la classe ouvrière marocaine. Au début des années 50, les bidonvilles deviennent tentaculaires et se transforment en véritables poudrières. La promiscuité, le manque d’hygiène mais aussi le chômage et le risque d’émeutes imposent aux autorités coloniales de se saisir du problème. Pour conduire la politique publique de relogement des bidonvillois et encadrer le développement de la ville, le Résident-Général Labonne fait appel à Michel Ecochard.
Ecochard va mettre en place à Casablanca une trame pour organiser le désordre des bidonvilles et reloger les populations dans de l’habitat décent et durable. En 1949, le Service de l’Habitat acquiert 100 hectares aux Carrières Centrales pour développer une toute nouvelle cité en lieu et place du bidonville de 30 000 habitants. Cet achat est alors financé par le plan Marshall. Les expérimentations autour de l’habitat pour le plus grand nombre prennent des formes multiples, de la maison à patio à une ou deux pièces aux immeubles d’habitation Sémiramis et Nid d’abeilles. Le chantier met alors à profit des méthodes industrielles de préfabrication inédites, qui ne sont pas encore exploitées en Europe. La cadence de construction atteint jusqu’à 200 logements par jour.
A côté de ces bâtiments à usage d’habitations, les équipements administratifs, commerciaux et sociaux nécessaires sont édifiés : Dar Chabab, le cinéma Saada, le commissariat de Derb Moulay Cherif, le terrain sportif du TAS… En 1955, le quartier des Carrières Centrales prend le nom de Hay Mohammadi après une visite officielle du sultan Sidi Mohammed Ben Youssef, futur roi Mohammed V.
Les plans et les grands principes d’Ecochard sont restés en vigueur jusqu’à la fin des années 1970 et ont exercé une grande influence sur les jeunes architectes marocains de l’ère post-Indépendance. Cinquante ans plus tard, la résorption des bidonvilles n’a jamais cessé d’être à l’ordre du jour à Casablanca, alors que chaque crise apporte son nouveau lot de migrants en ville.
Mais partons ensemble avec CitizOn découvrir le quartier à l’origine de toutes les réflexions sur l’habitat social à Casablanca !
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IncludedHay Mohammadi
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Not IncludedNatureCinémaIndustrieUrbanismeHistoireArchitectureSpiritualité / ReligionSportLoisirs
Départ
- Introduction à Hay Mohammadi
- L'Ancienne Usine Lafarge
Circuit
- La Cité Lafarge Bachar Lkheir
- Le Commissariat de Derb Moulay Cherif
- La Cité SOCICA
- Le Cinéma Saada
- Dar Chabab, la Maison des Jeunes
- La Maison de la Boxe Khachabate
- Le Terrain d'entraînement du TAS
- L'immeuble Nid d'Abeille
Arrivée
- L'immeuble Sémiramis
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DÉTAILS
Durée : 3 heures
Distance : 1 km
Déplacement : à pied
Langue : en français, en anglais, en arabe