Partons ensemble à la découverte de trois quartiers de l’ouest de Casablanca : le quartier résidentiel du CIL, le quartier en pleine recomposition d’Oulfa et la cité d’El Hassani, qui a constitué dans les années 60, juste après l’Indépendance, la première expérience de logement social conduite par les Marocains pour les Marocains.

A quatre kilomètres du centre-ville, au pied de la Colline d’Anfa, le quartier du CIL est l’un des quartiers résidentiels de Casablanca les plus prisés. Il a été construit sous le Protectorat, à partir de 1952 par le Comité Interprofessionnel du Logement », un consortium immobilier qui a donné son nom au quartier. Le quartier est rebaptisé « Hay Essalam » dans les années 80 mais les habitants continuent de l’appeler par son ancien nom.

Le quartier s’organise autour d’une école de la Mission française, l’Ecole Georges Bizet signée du grand architecte casablancais Jean-François Zevaco, et d’un petit marché couvert. Autour, rayonnent de nombreuses petites villas avec jardins, à l’architecture soignée.

De l’autre côté du Boulevard Sidi Abderahmane, l’actuel arrondissement de Hay Hassani était avant l’Indépendance un espace à dominance rurale. La majeure partie de cette zone était à l’origine couverte de terres agricoles où les colons européens ont pu pratiquer leurs activités paysannes dans de grandes fermes. L’une de ces fermes a donné naissance au quartier de la Ferme Bretonne à partir de 1948.

Le quartier n’a connu sa véritable urbanisation qu’à la fin du Protectorat français quand il se structure pour remplacer le bidonville de Derb Jdid. Ce dernier regroupait une population estimée à 20 000 habitants sur une superficie de 80 hectares. Le 11 juin 1958, un immense incendie détruit près des deux tiers des baraquements du bidonville, fait trois morts et plusieurs centaines de blessés. Plus de 20 000 personnes se retrouvent alors sans abri. Les autorités marocaines lancent un gigantesque chantier de construction d’habitat social qui sera inauguré par Feu Mohammed V. Il s’agit alors d’une des plus grandes opérations de relogement depuis l’Indépendance.

Aujourd’hui, le quartier de Hay Hassani est très densément construit, sa population dépasse 100 000 habitants avec 400 habitants à l’hectare. Sa structure urbaine est en damier, organisée par des axes parallèles. La mixité sociale et urbaine y est de plus en plus importante grâce à l’installation d’une ligne de tramway. Partons ensemble le découvrir avec CitizOn !