Casablanca s’est développée à partir de 1917 sous l’autorité de Henri Prost, Directeur du service spécial d’architecture de 1917 à 1922. Il dessine les premières extensions de la ville et transforme le petit village de pêcheurs en un grand pôle économique et industriel qui répond aux ambitions coloniales de la France.

De 20 000 habitants en 1900, la ville blanche passe à 658 000 habitants en 1950. Le Plan Prost se trouve dépassé, avec la pénurie de logements et la prolifération des bidonvilles et de l’habitat insalubre.

Dans les années 50, l’urbaniste Michel Ecochard est appelé en renfort et dessine un nouveau plan d’extension et d’organisation de Casablanca, à la suite du Plan Prost de 1915. Il prévoit l’extension de la ville sur l’axe Casablanca-Mohammedia et donne naissance à un nouvelle forme d’habitat, décliné sous forme d’une maison individuelle évolutive de 8 mètres sur 8. Il dédie l’est de la ville aux industries et lance la création de cités ouvrières. Il les imagine comme de véritables villes de taille moyenne : Aïn Chock, Hay Mohammadi, Sidi Bernoussi et Sidi Othmane.

L’objectif d’Ecochard est de fournir des logements économiques aux Marocains de classe moyenne et de recaser les habitants des bidonvilles devenus tentaculaires. Après l’Indépendance, l’expérience se poursuit dans d’autres quartiers de Casablanca : Lalla Meryem, Hay Hassani, Al Qods, Sidi Moumen, Moulay Rachid…

Ces cités expérimentent de nouvelles formes d’habitats destinées à résorber les bidonvilles. Des architectes de renom imaginent cités, marchés, mosquées, hammams… pour ces quartiers qui connaissent rapidement une affluence massive.

Lieux d’expérimentation architecturale, ces quartiers sont aussi des lieux d’effervescence sociale, culturelle, sportive et politique. Partons à leur découverte à travers ce parcours qui nous amènera à parcourir l’est de Casablanca, de Sidi Othmane à Aïn Chock.